TÉMOIGNAGES DE NOS ADHÉRENTS.
Avant-propos par Danièle Desclerc-Dulac
En tant que Présidente de l’Association des amis du patrimoine hospitalier d’Orléans, je ne peux qu’être fière que cet établissement devienne le 33ème CHU de France, ce 12 octobre 2023.
Notre association a suivi avec beaucoup d’intérêt tous les méandres, et ils furent nombreux, de ce projet.
Mais surtout, nous avons très vite compris la détermination de ceux qui ont su mobiliser des Elus, des Professionnels de santé, des Universitaires et des Directeurs successifs, auprès de Matignon et de l’Elysée, jusqu’à ce 22 février 2022, où le 1er Ministre Jean Castex, prenait la décision d’ouvrir une Faculté de Médecine à Orléans.
Le CHR devenait alors un CHU.
Plusieurs de nos fidèles adhérents ont œuvré pendant des années dans cet établissement et ont mené des actions qui ont permis la réalisation de cette transformation. Permettez-moi de redire combien celle-ci devenait indispensable et nécessaire, au regard de notre démographie médicale, afin de permettre une meilleure prise en charge des patients de notre territoire.
Les témoignages que certains ont souhaité livrer à l’APHO sont un enrichissement pour mieux comprendre cet événement tant attendu et nous les en remercions de leur ténacité pour la réussite de ce projet.
Danièle DESCLERC-DULAC – Présidente de l’APHO.
Jean-Pierre Gusching – Directeur général du Centre hospitalier régional d’Orléans de 2002 à 2010
C’est avec émotion et une fierté partagée que j’ai assisté à la consécration officielle du nouveau CHU d’Orléans en présence de trois ministres. Il s’agit d’un évènement rarissime et on ne peut qu’applaudir l’exploit et remercier tous les acteurs qui se sont impliqués dans ce “combat” de longue haleine. Il s’agit aussi d’une victoire de l’institution et je pense qu’il convient d’y associer la communauté hospitalière dans son ensemble, et en particulier les centaines d’hospitaliers qui ont oeuvré pendant plus de 7 ans , en vue de la réalisation fabuleuse du Nouvel hôpital d’Orléans. Je crois bon de rappeler à ceux qui ont voulu arrêter le projet que sans le NHO il n’y aurait aujourd’hui pas de CHU. Cette transformation se traduira par une augmentation sensible du nombre de médecins. Les effets ne seront tangibles que dans plusieurs années et la population, qui souffre depuis longtemps, de la cruelle absence de couverture médicale sera, je l’espère, prise en charge dans des conditions plus acceptables qu’aujourd’hui.
JP GUSCHING – Directeur général honoraire – adhérent à l’APHO.
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Pour l’hôpital public à Orléans par Jean-Pierre Sueur, Président du conseil d’administration du Centre hospitalier régional d’Orléans de 1989 à 2001.
Durant 12 ans, en ma qualité de maire d’Orléans, j’ai eu l’honneur de présider le conseil d’administration du CHRO, car cette responsabilité était alors dévolue aux maires. J’en garde un excellent souvenir. Car cela m’a permis de connaître les grandes vertus de celles et ceux qui travaillent à l’hôpital : la fréquentation quotidienne des patients, des malades, a pour effet, chez toutes et chez tous, une grande humanité, une grande attention à tous ces êtres humains qui sont soignés, opérés, pris en charge.
Autour de la table, il y avait les représentants des médecins, dont le rôle est bien sûr essentiel, de l’ensemble des autres personnels, dont le rôle est également essentiel, car sans eux, les médecins ne pourraient pas assumer leurs tâches, de l’administration, à commencer par le directeur général de l’hôpital, de l’État, des élus et des usagers. Je me suis efforcé, durant ces 12 ans, au cours de réunions souvent longues, que tous puissent s’exprimer, que toutes les paroles soient prises en compte. N’étant pas directement impliqué dans beaucoup des choix, mais me sentant toujours concerné, je garde le souvenir de réunions sereines où chacun avait sa place.
Dans le même temps, j’étais déjà préoccupé par la transformation du CHRO en centre hospitalo-universitaire. Les contacts avec la faculté de médecine de Tours ne menaient à rien ! Et je reste frappé par l’imprévoyance des pouvoirs publics en ce qui concerne la formation des futurs médecins ! Que de restrictions inutiles, néfastes, dont nous payons le prix aujourd’hui ! Toujours est-il que lassé de ces réponses négatives, je me suis tourné vers des CHU du sud de l’Île de France, qui se sont montrés plus ouverts à l’idée d’une coopération avec le CHRO…Mais tout cela est de l’histoire ancienne…. Ayant eu l’occasion, en tant que sénateur, de rencontrer des maires et des élus de la plupart des 320 communes du Loiret, je peux dire que leur principale préoccupation est aujourd’hui la désertification médicale. Heureusement, suite à une « union sacrée » des élus, Jean Castex, alors Premier ministre, a pris la décision tant attendue…. Alors vive le CHU !
J’ajoute que je n’ai jamais compris l’intérêt de déplacer la faculté de droit et de sciences économiques, qui a une très bonne réputation aux plans national et international, en centre-ville ! Mais avec l’arrivée du CHU, cette décision contestable trouve une issue favorable puisque les bâtiments de la Faculté de Droit, de bonne qualité, pourront accueillir les étudiants et les enseignants de la nouvelle Faculté de médecine.
Alors, oui, vive le CHU d’Orléans, tant (et trop) attendu !
Jean-Pierre SUEUR
ancien maire d’Orléans
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Le CHU d’Orléans, Centre Hospitalier Universitaire, est né, … ENFIN ! par le Docteur Christian Fleury –
La création officielle du CHU d’Orléans, évènement crucial au service de la santé de la population de la Région Centre Val-de-Loire, souffrant dangereusement d’une démographie médicale et paramédicale en perdition, a eu lieu dans le hall principal du Nouvel Hôpital le 12 octobre 2023, jour qui fera date dans l’histoire millénaire de l’hôpital d’Orléans et de la ville d’Orléans.
Madame la 1ère ministre, madame Élisabeth Borne, a dû malheureusement, quelques heures avant sa venue, renoncer à honorer de sa présence la cérémonie officielle en raison d’évènements critiques tant sur le plan national qu’international, ayant néanmoins clairement le souhait de confirmer la décision irréversible de monsieur Jean Castex, ancien 1er ministre en février 2022 et honorer la parole donnée du gouvernement.
Trois ministres furent présents, Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur et recherche), Agnès Firmin-Le Bodo (déléguée auprès du ministre de la Santé et de la Prévention, chargée de l’Organisation territoriale et des professions de santé) et Marc Fesneau (Agriculture), mais venu avec sa casquette de conseiller régional du Centre-Val de Loire, ont participé à la signature de la convention cadre hospitalo-universitaire.
Les discours volontaristes des trois ministres, des présidents des Universités de Tours ; Arnaud Giacometti, et d’Orléans, Eric Blond, du doyen de la faculté de médecine de Tours, Patrice Diot, du maire d’Orléans, Serge Grouard, du directeur du CHU d’Orléans, Olivier Boyer, furent unanimes pour qualifier cette création comme l’aboutissement d’une « union sacrée », méritant d’être mentionnée étant donné sa rareté !
Une plaque commémorative provisoire a été dévoilée en présence des ministres et des élus de la Région.
La cérémonie, très bien organisée et orchestrée par la Direction générale du CHU et la municipalité d’Orléans, fût de haute tenue, en présence des personnalités du gouvernement, de la préfète, Sophie Brocas, de la directrice de l’ARS, Clara de Bort, des élus et des collectivités impliquées directement ou indirectement dans la signature de convention tripartite actant la création du CHU.
L’assistance comportant les invités officiels, les représentants de la Direction général du CHU et les membres de la communauté hospitalière a probablement dépassée le nombre de 300 personnes, toutes conscientes des enjeux de la décision hautement politique et d’assister à un évènement exceptionnel, la création du dernier CHU en métropole datant de 1975.
Les membres de l’APHO, Danièle Desclerc-Dulac, présidente, Philippe Minster, secrétaire général, membres administrateurs et membres actifs, ont tenu à être présents en ce jour mémorable, cette création s’inscrivant logiquement dans le cours de l’histoire de l’hôpital d’Orléans.
François Caplan, aquarelliste, a exercé son art à main levée, en croquant quelques scènes significatives de la cérémonie.
Philippe Minster a, en toute discrétion et professionnalisme, réalisé un reportage photo et vidéo, lors de la visite ministèrielle et la signature qui enrichira le site de l’APHO et ses archives.
La cérémonie a été suivie autour du buffet d’échanges sérieux, conviviaux et joyeux parmi l’assistance favorisant des rencontres encore trop rares entre décideurs et professionnels de santé du CHU au sujet de l’avenir du CHU et de la faculté de médecine d’Orléans.
La naissance du CHU d’Orléans, devenue une nécessité absolue
Depuis plus de 25 ans, des médecins du CHU d’Orléans, des élus ont tirés la sonnette d’alarme devant l’effondrement de la démographie médicale, arguant de l’absence de faculté de médecine et de CHU à Orléans pour expliquer grandement la désertification médicale de la région !
Les besoins accrus en santé de la population et le dynamisme du CHR d’Orléans dans les années 1970 ont justifié la construction de l’hôpital de La Source et sa mise en service en 1975 regroupant la quasi-totalité des services de médecine et de chirurgie, les laboratoires et la radiologie.
Sur décision ministérielle, l’absence de construction de la 2ème tranche prévue initialement n’a pas permis le regroupement complet de tous les services restés à l’Hôpital Porte Madeleine, les services des urgences adulte et enfant, le service de gynéco-obstétrique, la maternité, la pédiatrie médicale et chirurgicale, la médecine gériatrique, la radiologie et la sénologie, la médecine interne, la rhumatologie, la dermatologie, occasionnant de nombreuses difficultés organisationnelles et logistiques…et des surcoûts de transport.
La naissance du CHU d’Orléans, une reconnaissance tardive mais indispensable
La construction du Nouvel Hôpital d’Orléans, NHO, inauguré le 2 janvier 2017, a facilité l’expression de la dimension régionale du CHU d’Orléans et a accéléré sa modernisation dans l’organisation médicale et ses plateaux médicotechniques.
La prise de conscience bien que tardive des autorités sanitaires et des élus a fait suite aux alertes répétées des médecins et soignants du CHR sur le désastre sanitaire annoncé par effondrement de la démographie médicale de la région.
La reconnaissance des efforts de la communauté hospitalière pour la réalisation concrète réussie du NHO d’une grande complexité sur 8 ans a justifié la création du CHU d’Orléans, associée à la création de la faculté de médecine d’Orléans en 2022.
Le nouveau statut de CHU, développe son caractère « Régional » au service de la population, des hôpitaux périphériques et des cliniques du territoire, va ouvrir une nouvelle étape, de nouvelles possibilités et opportunités de développement et de renforcement des activités dans les domaines de l’enseignement de la médecine, de la recherche médicale en partenariat avec les autres CHU, et des soins notamment dans certaines spécialités présentes dans un CHU.
Vive le CHU d’Orléans !
Dr Christian Fleury. Médecin honoraire . Administrateur APHO.
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Ce 12 octobre 2023, le CHR devint CHU. par Anne-Marie RISPAL
Nous, les anciens hospitaliers, on en entendait parler depuis quelques dizaines d’années.
Le Centre Hospitalier Régional d’Orléans, devenir CHU ? C’était un sujet récurent évoqué à l’occasion de nos déjeuners pris en communs au self du personnel.
Trop prêt de Paris arguaient les uns. Trop prêt de Tours répondaient les autres.
Avec le temps, plus personne ne croyait que leur CHR puisse devenir, un jour CHU.
Les années passant, les médecins, généralistes et spécialistes se raréfiaient et les délais de prise en charge, parallèlement augmentaient, causant un grand embarras chez les Loirétains.
« Il faut aller aller à Tours ou à Paris » répondait-on au patient égaré comme si la Métropole Orléanaise était un confetti perdu dans un coin inexploré de la planète.
« Les médecins ne veulent pas s’installer là »,était un argument entendu, également surprenant : la ville et son riche passé si bien mis en valeur a beaucoup d’attraits, les activités y sont nombreuses et diversifiées.
Sans oublier, la Loire et les châteaux qui la jalonnent et la Sologne, magique, l’automne venue dès qu’on franchit le fleuve.
Bref, la Métropole avait tous les atouts, si ce n’est une anomalie, maintenant réparée : Notre CHR est devenu CHU. L’enseignement intégré dorénavant au nombre de ses missions va venir renforcer, grâce aux médecins formés le tissu fragilisé de l’Établissement. Le CHR de Metz-Thionville restera désormais seul dans cette configuration, mais nous, nous avons notre CHU.
Que tous les acteurs, nombreux dont les personnels hospitaliers particulièrement impliqués, qui ont œuvré en ce sens, avec courage, patience et obstination en soient remerciés.
Orléans, 23 octobre 2023,
Anne-Marie RISPAL
Témoignage de Madame la députée, Stéphanie RIST, juste avant la signature
Ce qu’on quitte et laisse derrière soi ne meurt pas.
Un lieu ne cesse pas d’exister parce qu’on n’y vit plus: cette idée a quelque chose d’apaisant, rassurant.
L’APHO a également une tendre pensée pour Antoine et sa famille. Nous le connaissions très bien…
Cliquez sue le lien ci-dessous pour visionner le témoignage de Stéphanie RIST.