La Résidence Paul Gauguin

Lors de la fermeture de la Résidence Paul Gauguin en février 2018, le biographe réalisateur, Marc Arnaud avait immortalisé cet établissement chargé d’histoire, par quelques séquences vidéo et témoignages dans un lieu qu’il connait bien puisque qu’il y avait exercé le métier d’animateur auprès des personnes âgées.

Cette vidéo est mise en ligne pour ne pas oublier….

La Résidence Paul Gauguin

Historique succinct en quelques dates

Fondation du petit séminaire diocésain par Monseigneur Jean-Jacques Fayet

· de 1844 à 1846 : Construction d’un Petit Séminaire diocésain. Mgr Jean-Jacques Fayet a été préconisé évêque d’Orléans le 27 janvier 1843. A Orléans, les bâtiments de l’ancien petit séminaire était dans un triste état, car trop exigus et séparés les uns des autres. Très vite sous l’impulsion de Mgr Fayet, le château de La Chapelle et ses dépendances sont acquis par le diocèse afin de construire un nouveau petit séminaire. Promesse de vente le 15 juin 1843. Réalisation de l’acte notarié le 3 juillet 1844. Le parc a une superficie de 12 ha avec verger, potager, jardin anglais, charmilles, terrasses sur la Loire, orangerie et cinq bassins. Le château devient la résidence épiscopale. Le petit séminaire de La Chapelle-Saint-Mesmin est construit dans la zone ouest du parc du Château des Hauts.

A gauche, le château, ses dépendances et ses terrasses donnant sur la Loire.
A droite, le petit séminaire diocésain et son parc. Charles Pensée.

La première pierre a été posée le 24 juillet 1844, par Mgr Fayet. Première rentrée des élèves le 15 octobre 1846. Le répertoire des élèves enregistre pour cette première rentrée cent cinquante-huit noms, soit pour sept classes (de la septième à la réthorique), une moyenne de vingt-deux enfants par classe. C’est M. l’abbé Le Cointe qui fut le premier supérieur de La Chapelle.

Monseigneur Jean-Jacques FAYET (c)APHO

· 15 octobre 1846 : Première rentrée des classes

Deux professeurs et leurs 19 élèves dans la cour d’honneur du petit séminaire diocésain
Les Maîtres du Petit Séminaire en 1883 / 1884. (c)APHO

·

Suite à la loi Falloux, le petit séminaire s’agrandit et forme certes, les futurs prêtres, mais dispense également une éducation générale chrétienne aux élèves des familles catholiques. Il a compté jusqu’à 300 élèves.

de 1859 à 1862 : Paul Gauguin fait ses études au Petit Séminaire de La Chapelle Saint-Mesmin.

L’Autoportrait au chapeau / tableau réalisé en 1893 par Paul Gauguin (c) Musée d’Orsay – N° d’inventaire RF 1966 7

(c)APHO

· de 1895 à 1899, construction de la chapelle attenante à la cour d’honneur. C’est une souscription auprès des anciens séminaristes qui a permis de financer en grande partie les travaux.

· 1906 : Fermeture du Petit Séminaire suite à la loi de séparation de l’Église et de l’État.

Les bâtiments deviennent propriété du Département du Loiret.

L’ancien Petit Séminaire reste inoccupé jusqu’en octobre 1910. A cette date, sa gestion est confiée au Ministère de la Guerre.

· 1er octobre 1910 : Installation du 45ème Régiment d’Artillerie.
(Quartier des 4ème, 5ème et 6ème Batteries)

En 1914, les militaires ont installé leur réfectoire dans la chapelle de l’ancien petit séminaire
(c)APHO

(c)APHO

· De 1915 à 1919 : Création d’un hôpital complémentaire, l’hôpital militaire 48.

Entrée principale de l’hôpital complémentaire N°48. (c) APHO

. 1917-1918 : Ouverture de services spécialisés dans la prise en charge des « gazés » venant du front et des tuberculeux transférés de l’Hôtel-Dieu d’Orléans.

Salle de traitement des blessés par mécanothérapie. (c)APHO
Les médecins militaires et une infirmière de l’hôpital complémentaire posent dans le parc donnant sur la Loire.

· Janvier 1927 : Installation d’un sanatorium (201 lits) pour femmes et garçons, sur proposition du conseil général du Loiret.

. Mai 1937: Des galeries de cure sont aménagées. En effet, le principe du sanatorium repose sur la cure d’air, de lumière et de soleil. Les galeries étaient orientées côté sud, dans une environnement naturel composé d’un immense parc arboré donnant sur la Loire. Tout cela contribuait à un retour à la santé. Quant aux tuberculeux contagieux, ils sont isolés et soignés dans une salle dédiée. Le sanatorium est composé d’une quarantaine d’agents.

Sanatorium de La Chapelle Saint-Mesmin / Galerie de cure, orientée au sud. (c) APHO

· Septembre 1939 : Occupation des locaux par l’Armée Française : Le sanatorium devient hôpital militaire auxiliaire.

· 6 septembre 1940 : Transfert de tous les blessés et malades militaires des Hospices civils d’Orléans car les allemands ont réquisitionné la plupart des salles de l’Hôtel-Dieu.

· De 1940 à 1946 : Hôpital militaire de La Chapelle Saint-Mesmin. Les soins sont assurés par les sœurs Augustines.

· De 1951 à 1967 : Hôpital Américain. (U.S. ARMY HOSPITAL)

(c)APHO

Une profonde rénovation de l’ensemble des bâtiments a lieu de 1951 à 1953. L’hôpital américain ouvre en Mai 1953 et devient The 34th General Hospital. Il est dirigé à son ouverture par le Colonel William A. D. Woolgar, puis en 1955, par le colonel Hobart D. Belknap. Le personnel est composé d’une vingtaine de médecins, assistés d’infirmières.

Photo aérienne: La Chapelle Army Hospital outside of Orleans (US Army 1955)

Cet hôpital militaire américain est le plus important de France.

· 1960 : Construction d’une maternité ultra moderne à l’ouest des bâtiments existants (maternité exclusivement réservée aux militaires US). Pavillon appelé les Tilleuls par la suite. En 16 ans, 5495 bébés de nationalité américaine sont nés en ce lieu. La capacité d’accueil s’accroit. Le US Army Hospital peut recevoir jusqu’à 250 patients et emploie une centaine de civils.

Extrait d’un plan de la construction de la maternité édifiée à la date du 21-04-1960 / (c) CHRO

· La France quitte l’OTAN en 1966 ce qui entraine la fermeture des bases américaines. L’hôpital américain ferma ses portes en août 1967.

De 1969 à 1970 : Travaux d’aménagement pour installer une Maison de retraite accueillant les vieillards de l’hospice d’Orléans.

· 21 octobre 1970 : Inauguration de la Maison de retraite (170 lits). Le CHR d’Orléans n’est que locataire des lieux.

Les premiers résidents de la maison de retraite. (Source : Marc Arnaud) (c)APHO

· 26 février 1980 : Cession au C.H.R. d’Orléans des locaux et terrains (4,3 ha) par le Conseil Général du Loiret.

· 1982 : Ouverture d’un nouveau bâtiment d’une capacité de 80 lits (Les Tilleuls, anciennement la maternité de l’hôpital américain)

· De mars 1990 à septembre 1992 : Rénovation de la Maison de retraite et réalisation de la grande verrière dans l’atrium.

· 4 juin 1993 : Inauguration de la nouvelle Maison de retraite

(c)APHO

· Septembre 1999 : Fermeture du bâtiment les Tilleuls

Le dernier résident pose devant le bâtiment les Tilleuls. (c) CHRO

Auparavant la maison de retraite a eu pour dénomination, pendant quelques années le Cèdre.

· En 2000 : La Résidence se dénomme désormais Résidence Paul Gauguin.

Paul Gauguin (1848-1903) peintre majeur du XIXème a fait ses études en ce lieu de 1859 à 1862.

La chapelle de la résidence a fermé le 25 avril 2000.

· 2012 : Démolition du bâtiment les Tilleuls

· Février 2014 : Fermeture du service « les Châtaigniers ».

Transfert des résidents sur la Maison de Cure de Saran.

Le 13 février 2018, la Résidence Paul Gauguin ferma définitivement ses portes et a été mise en vente par le centre hospitalier régional d’Orléans.

Les derniers résidents ont été transférés dans l’ancien hôpital de La Source et prend le nom d’Unité Paul Gauguin La Source. Elle accueille jusqu’à 40 personnes âgées dépendantes dont l’état de santé nécessite un suivi médical. Cette unité n’existe plus et l’ensemble des pensionnaires résident désormais dans le nouvel EPHAD, le Bois Fleuri à Saran.

Actuellement la Résidence Paul Gaugin est à l’abandon en quête d’un nouveau repreneur…

Copyright: APHO / Mars 2023