L’Annexe du Baron

Dès son acquisition par les Hospices Civils d’Orléans, l’Annexe du Baron servit d’asile aux aliénés ne nécessitant pas de surveillance spéciale et ce jusqu’en 1913. En 1914, la propriété du Baron accueillit d’une part, le service des hommes atteints de tuberculose et d’autre part les blessés en convalescence de la grande guerre. En 1931, l’Annexe fut mise en vente, démolie et la propriété morcelée.

Origines de la Propriété du Baron

Son nom lui venait du Prieur de Saint-Laurent des Orgerils, qui portait le titre de Baron et qui détenait cette emprise. Ce Prieur était également bienfaiteur des hospices. On relève dans les archives hospitalières : An 1683, donation par le Prieur Baron de Saint-Laurent, M. Martin de la Fons, religieux de Cluny de 352 livres, 15 sols et 6 deniers, don fait à l’Hôpital Général. A la veille de la Révolution, le clos du Baron fut acheté par la famille Tassin qui y installa une raffinerie de sucre. Cette raffinerie exista jusqu’en 1820 car le blocus anglais eut pour effet de bloquer l’approvisionnement en canne à sucre. La famille Tassin-d’Authon vendit la propriété en 1842 aux Hospices Civils d’Orléans

En 1843, installation d’un asile des aliénés et de l’internat de l’école de médecine et de pharmacie.

C’est le 5 juin 1842 que cette propriété, située au n°12 du Faubourg Madeleine, fut achetée par l’Administration des Hospices pour la somme de 130 000 francs. Sa superficie était de 9 hectares, 6 ares et 85 centiares.

Le 12 septembre 1842, une ordonnance royale autorise les Hospices à acquérir la Maison Tassin.

Cet enclos s’étendait du faubourg Madeleine à la rue Basse d’Ingré. Il longeait à l’Est la rue des Maltôtiers et à l’Ouest  l’actuelle rue des Beaumonts. Le corps de l’immeuble principal donnait sur le faubourg. La propriété disposait d’une ferme à l’arrière ou la culture et l’élevage étaient confiés aux aliénés qui le pouvaient. Cette Annexe dépendait du Quartier des Aliénés basé à l’Hôpital Général qui disposait de 8 divisions le long de la rue Croix de Bois. Le Quartier et l’Annexe dédiés aux aliénés subsistèrent jusqu’en 1913, année ou les services des aliénés furent transférés à l’Asile Psychiatrique de Fleury les Aubrais.

En 1914, cette Annexe accueillit le service des hommes atteints de tuberculose ainsi que les blessés convalescents de la grande guerre. Elle dépendait de l’hôpital mixte d’Orléans (civil et militaire).

La façade principale des bâtiments qui donne sur le faubourg Madeleine.
Les blessés en convalescence dans la cour intérieure de l’Annexe du Baron
La salle des malades, salle n°7 à l’étage. Les soins étaient prodigués par les sœurs de la Providence

Le nombre des aliénés allait croissant, de sorte qu’il ne restait souvent plus une place de disponible ni à l’Asile d’Orléans rue Porte Madeleine ni à l’Annexe et il fallait envoyer les aliénés dans d’autres départements. Le quartier des aliénés étant devenu trop exigu, un nouveau site est recherché à distance de la ville d’Orléans, mais pas trop éloigné pour qu’il reste accessible. C’est le Conseil Général qui se chargea de ce projet et également de la construction d’un nouvel asile à Fleury les Aubrais : L’établissement Psychothérapeutique du Loiret. Cet établissement ouvrit en juillet 1913.

Les services généraux de l’établissement Psychothérapeutique du Loiret.

Le service des tuberculeux hommes resta dans l’Annexe du Baron jusqu’en 1930, date ou il fut transféré dans la 6ème division de l’Hôpital Général.

Le 26 juin 1931, l’Annexe fut vendue et la propriété morcelée. Des rues sillonnent désormais cette emprise. Les rues de Vauquois, rue Léon Delagrange, rue Gustave Vapereau, rue Alfred Cornu, rue Harold Portalis et rue Emile Biscara. A noter qu’Emile Biscara fut administrateur des Hospices d’Orléans dès 1892, puis vice-président de la commission administrative des hospices à compter de 1901.

Si l’Annexe a totalement disparue, ce quartier Ouest d’Orléans se souvient encore que c’est le Prieur Baron des Orgerils qui possédait autrefois tout ce domaine. En 2020, une rue, la patinoire d’Orléans, L’EHPAD Korian Le Baron perpétuent encore la mémoire du Prieur Baron.