Les Sœurs Augustines

Les Sœurs Augustines de l’Hôtel-Dieu d’Orléans

A comme Augustine

Prêter toute aide et devoir, jour et nuit, aux pauvres malades.

La présence de religieuses suivant la règle de Saint-Augustin dans l’ancien Hôtel-Dieu est signalée dès le XIIe siècle.

Trois religieuses Augustines conversant près de la façade méridionale de l’Hôtel-Dieu / Aquarelle par Charles Pensée / 1842 (c) CHRO

Un acte de 1172, des archives hospitalières d’Orléans, mentionne formellement la présence de religieuses à cette époque.

Elles restèrent en ce lieu jusqu’en 1844, sauf durant la Terreur où elles furent expulsées de l’Hôtel-Dieu, situé auparavant près de la cathédrale.

À travers les siècles, les religieuses Augustines ont assuré les soins des pauvres malades, des enfants abandonnés et des femmes en couche.

Un livre ancien de 1666, précise à leur sujet, qu’elles font profession de vivre sous la règle de Saint-Augustin.

Livre ancien de 1666 pour les sœurs religieuses Augustines, par Gilles Hotot. Imprimeur ordinaire du Roy et de Monseigneur le Duc d’Orléans. (c) CHRO

RÈGLE DE SAINT AUGUSTIN ET CONSTITUTIONS

Pour les Sœurs Religieuses du Grand Hospital et Maison-Dieu d’Orléans

Ce qu’elles ont de particulier, c’est qu’aux trois vœux essentiels de religion que sont l’obéissance, la chasteté et la pauvreté elles en ajoutent un quatrième qui est de faire tout service et de prêter toute aide et devoir, jour et nuit, aux pauvres malades de l’hôpital toute leur vie, sans jamais abandonner la maison en quelques temps que ce soit.

De fait, elles vivaient semi-cloitrées et ne sortaient pas de l’établissement.

Face aux difficultés de recrutement, les Augustines d’Orléans fusionnèrent avec les Augustines de l’Hôtel-Dieu de Paris en 1938.

Elles prirent désormais le costume à Paris et étaient habillées d’un costume noir, orné des armoiries de l’Hôtel-Dieu d’Orléans

(Une croix dans un croissant qui était la marque de la maison / en laine rouge).

Sœur Sainte-Jeanne d’Arc arborant fièrement son insigne (Une croix dans un croissant) Étampes / Février 1996. (c) CHRO

Jusqu’en 1976, les religieuses Augustine restèrent fidèles à cette règle observée pour l’amour de Dieu et celui de leurs frères, les malades.

Les Orléanais ont pu constater qu’au jour de l’exode tragique de 1940, alors que la plupart des autorités et administration avaient fui, elles étaient restées près de leurs malades Malgré les bombardements, les incendies et la panique générale, elles pansaient les nombreux blessés civils et militaires, ensevelissant les morts dans les jardins de l’Hôtel-Dieu, faute de place. Ce n’est que plusieurs semaines plus tard, que ces corps furent transférés au grand cimetière d’Orléans.

Après huit siècles de dévouement au service des patients, les religieuses ont décidé de cesser leur activité au début de l’année 1976, pour se consacrer aux soins de leurs pensionnaires dans leur maison de repos de Notre-Dame de la Solitude à la Chapelle Saint- Mesmin. Elle se retrouvèrent à une douzaine de sœurs dans cet établissement dont elles avaient fait l’acquisition en 1853, lors du second Empire.

Le grand âge d’une partie d’entre elles, le peu de sœurs valides assurant encore un service, les difficultés de recrutement les ont empêché de continuer à prodiguer leurs soins dans l’Hôtel-Dieu. 

LA SOLITUDE: Maison de repos et de convalescence de 1948 à 1995. (c) APHO

Lors de leur cérémonie d’adieu, le jeudi 18 mars 1976 à l’hôtel de ville d’Orléans, leur supérieure générale déclara :

ʺ Les religieuses ont quelques peines à partir mais elles savent que les malades seront toujours l’objet de soins attentionnés et compétents. ˝

Leurs dernières paroles, leur dernier souci, n’étaient pas pour elles-même mais pour leurs malades.  

Lors de cette cérémonie, René Thinat alors Maire d’Orléans a retracé l’histoire de la congrégation dans la ville, devant un auditoire nombreux, où l’on remarqua la présence de Monseigneur Guy Riobé, évêque d’Orléans ; de Monsieur Pierre-Jean Morlé , directeur de l’hôpital et des membres du conseil d’administration. En conclusion de cette manifestation, Monsieur René Thinat a exprimé les remerciements de toute la population d’Orléans.

Sœur Alexis Hélène (Sœur Saint-François de Sales) félicitée par le maire d’Orléans, René Thinat. (c) archives de l’Aumônerie / CHRO.
Hôtel de ville d’Orléans / Cérémonie d’adieu le jeudi 18 mars 1976. (c) APHO

La mère générale et la doyenne ont reçu la médaille de la ville, alors que les autres sœurs se sont vu remettre la médaille de Sainte Jeanne d’Arc.

Lorsque les Augustines ont quitté Orléans, elles se sont installées dans leur propriété à La Solitude. En ce lieu, les religieuses hospitalières avaient fondé à l’origine un hospice, transformé en Maison de retraite en 1902, puis en maison de repos et de convalescence en 1948.

Cure de soleil et de plein air à La Solitude, maison de repos et de convalescence au n°2 rue du château. / La Chapelle Saint-Mesmin. (c) APHO

La Solitude ferma le 24 novembre 1995, car la municipalité avait projeté d’acheter les bâtiments l’année suivante pour y installer l’Hôtel de Ville.

Entretemps les dernière religieuses Augustines avaient quitté les lieux et créèrent une communauté sur Étampes dans la Maison Saint-Joseph (EPHAD) au n°14 rue Gérofosse.

A Étampes, elles étaient au nombre de quatre , toutes anciennes religieuses de l’Hôtel-Dieu d’Orléans.

De gauche à droite: Sœur Alexis, Sœur Simone Rabourdin, Sœur Sainte-Jeanne d’Arc, Sœur Marie-Elisabeth. (c) Février 1996 / CHRO

Source:

Archives hospitalières et de l’aumônerie du CHR. d’Orléans.

La République du Centre du vendredi 19 Mars 1976.

La Communauté des Augustines de l’Hôtel-Dieu d’Orléans et Sœur Marie-Bruno, Archiviste à la Maison Mère des Augustines de Paris / Rue des Plantes / Paris.

© APHO / Mai 2021